MacOS X déchaîne doutes et certitudes !
Deux mois avant le lancement du nouvel OS d’Apple, le Web fait un boucan du diable : certains commentateurs doutent de l’accueil réservé à X, quand d’autres jurent leurs grands dieux qu’il sera un tube ! La dispute des anciens et des modernes sur fond de toile électronique.
Pas plus tard que le 18 janvier dernier, l’un des spectateurs les plus avertis du monde Mac, Charles Haddad, qui tient tribune en ligne chez Business Week, a redémarré la dispute la plus vieille du monde : la querelle des anciens et des modernes. Pour lui, l’arrivée de MacOS X, présenté à MacWorld pour la énième fois, aurait été accueillie plutôt froidement par l’assistance du Moscone Center. Haddad en vient à se demander si MacOS X n’est pas pensé trop différemment ! Les couloirs de MacWorld étaient remplis de futurs clients regardant le nouvel OS sans enthousiasme. Selon lui, « certes, l’OS actuel est plein de défauts, mais nous l’aimons comme on peut aimer une vieille tante excentrique. Bien sûr, un peu plus de stabilité serait sympathique ? mais à quel prix ? Apparemment, une restauration complète du vieil OS chéri serait trop coûteuse, du moins pour le moment, donc Apple veut que nous nous attachions à OS X. »
Pour illustrer son propos, il est allé en discuter avec les développeurs. Les plus gros n’ont pas fait le premier pas, même s’ils ont annoncé leur implication dans le projet. Microsoft pris en exemple n’est pas prêt à passer au nouvel environnement de développement d’Apple, Cocoa. Et à sa suite, d’autres grandes maison d’édition. Au final, MacOS X ne serait donc pas l’attraction de l’année et les utilisateurs ou les organisations feraient bien d’y regarder à deux fois avant de s’y engager.
Deux catégories de développeurs
Cette diatribe a immédiatement déclenché les foudres des « modernes », ceux qui évidemment ont intérêt à passer à MacOS X, territoire encore vierge, où aucun véritable gros logiciel n’existe, si ce n’est Maya, et où des fortunes colossales peuvent fort bien naître en dehors des sentiers battus par les éditeurs présents sur l’ancien système ! A la tête de la rébellion, David K. Every, chroniqueur à MacWeek. Celui-ci, en développeur patenté, ne mâche pas ses mots contre les mauvais esprits : et de décrire la nébuleuse complexe de développeurs et les différents travaux et états d’avancement qu’ils connaissent.
David Every distingue les « vieux » développeurs, profitant d’une expérience de plusieurs dizaines d’années dans le métier et qui ont dans leurs tiroirs des dizaines de milliers, voire de millions de lignes de codes. Pour eux, l’arrivée de MacOS X n’est pas forcément un bonheur, car ils doivent réécrire ou adapter en partie les applications sur lesquelles ils se sont déjà usé les yeux pendant de longues heures. Les gros éditeurs se trouvent dans ce cas. Mais pour les petits en revanche, comme pour les programmeurs qui ont développé sous Unix ou NextStep, c’est une autre histoire ! Nombre d’entre eux sont ravis par l’arrivée du nouvel OS.
Une migration mieux menée que celle de Windows
David Every finit par confronter ce changement à une modification comparable dans l’industrie : le passage de Windows 3.1 à Windows NT ! « ? et Microsoft a surmonté cela. Cette migration-ci semble mieux exécutée que celle de Microsoft, parce que les développeurs ont eu beaucoup de temps pour s’y préparer, ont disposé d’une relativement bonne documentation (à part quelques exceptions), et les changements semblent plus doux et moins spectaculaires (?) Quand il [MacOS X] sera disponible en mars, les nouveaux clients pourront profiter de sa facilité d’utilisation plus qu’aucun autre système d’exploitation, et profiter de nombreuses innovations par rapport à MacOS. Les utilisateurs d’Unix et de Windows le trouveront bien plus utile et attirant que leur système actuel ». Alors fi de ceux qui ont dit à Mozart qu’il y avait trop de notes dans ses oeuvres…
(article modifié le 25 janvier 2001 à 16 h 30)
Pour en savoir plus :
L’article d’Haddad sur le site de Business Week (en anglais)